Image: Charles Dutertre - j'arrête de râler au boulot
On connait tous un collègue, un voisin, un pote qui passe sa vie à se plaindre, à râler et à ronchonner. Certains disent que râler est bon pour la santé, et c’est vrai qu’extérioriser nos émotions négatives comme la frustration ou la colère est sain et bénéfique. Encore faut-il pouvoir exprimer ses émotions de façon constructive. Parce que se contenter de râler, finalement, ca ne sert pas à grand chose….
Mais exploser et laisser libre cours a sa rage ou à sa frustration comme une cocotte-minute n’est pas la solution non plus…
Mais alors, on fait quoi?
Les émotions, késako?
Nos émotions sont avant tout des signaux d’alerte, et à ce titre, les refouler, les négliger ou les nier est contre-productif. Ainsi, la peur est un signal qui nous averti d’un danger potentiel, réel ou fantasmé; la colère et la frustration nous informent d’un besoin non satisfait; le dégout nous alerte sur une chose potentiellement néfaste à notre santé. Quant à la joie, elle nous rappelle que ce que nous vivons est bon pour nous 🙂
Les non-dits
Mais saviez vous que les émotions non exprimées finissent par vous ronger de l’intérieur? En effet, à force de garder en vous colères, peur et autres émotions désagréables, vous pouvez développer certains symptômes physiques, comme par exemple:
- des insomnies ou des cauchemars
- des troubles digestifs (constipations, diarrhées, ballonnements, crampes, remontées acides et ulcères…)
- des tensions musculaires qui peuvent influencer votre posture, et donc à termes vos articulations
- du bruxisme (grincer des dents, avec en primes crispations de la machoire et usure précoce des dents)
- migraines, maux de tête
- raideurs, difficultés a bouger certains membres
- anxiété, angoisse, sensation d’etouffement
- …
Une communication efficace passe d’abord par….
Pour communiquer nos émotions sainement, il est donc tout d’abord nécessaire d’apprendre à les (re)connaître. Lorsque vous sentez une émotion qui vous envahit, il est toujours bon de faire un grand pas en arrière. En sortant de la situation, nous pouvons alors analyser avec plus de recul. Plus facile à dire qu’à faire, j’en conviens 🙂 C’est avant tout une question d’entraînement. Tout d’abord vous pouvez faire physiquement un pas en arrière, voir sortir de la pièce. Lorsque cela n’est pas possible, on peut se distancer psychologiquement d’une situation. Les moyens sont multiples. Certains aiment compter de 10 à 0, certains vont se focaliser sur leurs sens (4 choses que je vois, 3 choses que j’entend, 2 choses que je sens (toucher), 1 chose que je sens (odorat) ) , d’autres encore vont se focaliser sur leurs sensations: l’ancrage de leurs pieds dans le sol, les fourmillements dans leurs mains en cas de grosse colère, le rythme de leur souffle ou de leur cœur.
Une fois cette distanciation faite, on peut revenir à notre émotion.
- Qu’est ce que je ressens? peur? colère? frustration? agacement? Ici l’important est de nommer la ou les émotions qui nous traversent.
- Quel est le déclencheur? Attention, pas question ici de rejeter la faute sur l’autre… l’important est d’abord d’identifier son besoin à soi. Par exemple, vous êtes en colère contre votre conjoint qui n’a pas posté un courrier super important? Ce n’est pas votre conjoint qui est le déclencheur, mais votre besoin de soutien, de confiance et d’équité dans les tâches, par exemple. Vous avez envie d’emplafonner votre collègue avec sa voix haut perchée et sa manie d’argumenter sans cesse? C’est probablement votre besoin de calme, d’harmonie et de respect de l’équipe qui se trouve malmené par cette collègue envahissante.
- Que puis-je faire pour améliorer les choses? Comment exprimer clairement et calmement mon besoin en proposant une solution concrète aux personnes concernées. Dans notre exemple: « Mon chéri, je constate que la lettre importante que je t’avais confiée n’a pas été postée et je suis déçue et inquiète. J’ai besoin de collaboration et de coopération pour mener à bien ce projet. Peux tu la mettre dans ton sac afin de ne pas l’oublier demain s’il te plaît? » ou « Margaux, lorsque tu interromps sans cesse la réunion, je me sens exaspérée car j’aimerais que nous puissions avancer sur notre ordre du jour. J’ai besoin d’ordre et de concentration pour garder le fil. Peux tu noter tes questions et tes remarques et les soumettre à la fin de ce point s’il te plait? »
Alors, je ne dis pas que votre interlocuteur le prendra nécessairement bien, mais vous aurez exprimé votre besoin sans exploser et vous avez déjà plus de chance d’être entendu et compris, sans passer pour un enquiquineur aigri qui passe son temps à ronchonner 🙂
La CNV à la rescousse!
Ce mécanisme, c’est la base de la CNV, la communication non-violente, admirablement expliquée par Marshall Rosenberg dans ses ouvrages et notamment dans « Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs ». Vous trouverez plein de sites, notamment apprentie girafe qui vous permettent d’aborder les bases de la CNV.
Image extraite de l’article sur le site La foret qui pousse
Vous y trouverez, notamment un article complet, des liens pour aller plus loin et des ressources téléchargeable GRATUITEMENT!
Et donc, au lieu de râler, si nous choisissions d’exprimer nos besoins et nos émotions de façon sereine? Ca donnerait quoi?
Des relations plus harmonieuses, certes. Mais aussi:
- un mental plus serein et apaisé
- et donc moins de yoyo avec votre tension artérielle et votre rythme cardiaque
- moins de tensions dans votre corps, moins de douleurs musculaires et articulaires
- donc une meilleure posture
- mais aussi un meilleur transit, car fini de « se mettre la rate au court bouillon » , de « se faire de la bile », de « ruminer », d’avoir « du mal à digérer »
- mais encore, une meilleure connaissance de vous-même
- un meilleur sommeil
- moins de fringale et de nourriture compulsive
- …
Si le cœur vous en dit d’en apprendre (encore) plus sur la communication non-violente, je vous invite à (re)découvrir le site Apprentie girafe. Vous pouvez également lire les livres de Marshall Rosenberg, notamment « Les mots sont des fenêtres » ou « La communication non-violente au quotidien« .
Et les cailloux d’avant, alors?
Et pour tout ce qu’on a déjà sur le cœur, sur le ventre, nos petites ruminations mentales et tout ce qui ne passe pas… ? Il existe plusieurs approches, dont évidement, le grand classique de la psychothérapie. Accompagné par un psychologue, vous apprendrez a démêler vos émotions, à les analyser et à lâcher-prise. C’est un processus à plus ou moins long terme. Si vous ne souhaitez pas vous embarquer dans une thérapie au long cours, je vous propose de vous tourner vers les thérapies brèves, en évitant les courants psychanalytiques.
Si vous êtes plutôt dans le genre loup solitaire, la méditation peut vous aider à prendre le recul nécessaire, seul, à votre rythme. Il existe aujourd’hui des formations en groupe et en ligne, certaines sont même prise en charge par la mutuelle. Vous pouvez vous tourner vers l’ASBL Emergence qui organise de chouettes ateliers mais propose aussi une app gratuite pour s’initier ou pratiquer la méditation de pleine conscience. Avec une pratique régulière, vous parviendrez plus facilement à vous détacher des situations pour réagir avec sérénité et donc vous exprimer posément.
Mais saviez vous que le massage est aussi une façon pour relâcher les charges émotionnelles? En effet, en travaillant sur les nœuds corporels, on travaille aussi sur ceux de l’âme. Dans un cadre apaisant et bienveillant, le corps se détend et l’âme peut alors s’exprimer plus librement. C’est aussi dans ce cadre que je vous accueille. Ici, comme en psychothérapie, c’est un accompagnement qui se fait parfois sur la durée. Vous êtes libre de parler durant ou après la séance ou d’intégrer les émotions qui ont jailli par vous-même après la séance. Dans tout les cas, je garanti la confidentialité de nos échanges lors des séances.
Envie de vous sentir plus serein et de voir si le massage peut vous aider à vous débarrasser de vos vieux cailloux? N’hésitez pas, prenez rendez-vous 🙂